Description du projet

CocoriCO₂ est un projet interdisciplinaire d’intérêt collectif qui a pour objectif d’accroitre la résilience, la durabilité et la compétitivité de l’ensemble des entreprises conchylicoles françaises en prenant en compte le risque environnemental et plus particulièrement le réchauffement et l’acidification des océans. Pour atteindre cet objectif, nous proposons un partenariat innovant entre des écologues spécialisés dans les interactions conchyliculture/environnement (Ifremer), des bio-géochimistes reconnus pour leurs travaux sur l’acidification des océans (CNRS) et des représentants de la filière au niveau national (CNC) et régional (CRC Bretagne Nord et Méditerranée) qui seront fortement impliqués à la fois dans la mise en œuvre et dans le suivi du projet. Le projet CocoriCO₂ repose sur plusieurs disciplines complémentaires, i.e. écologie, physiologie, économie et sciences sociales, bien couvertes par le partenariat.

Les objectifs spécifiques du projet consistent à observer, analyser, anticiper et remédier les effets des changements environnementaux (acidification et réchauffement de l’eau) sur la conchyliculture afin d’évaluer la vulnérabilité des écosystèmes, des espèces en élevage et des entreprises vis-à-vis du changement environnemental et plus particulièrement des risques « réchauffement » et « acidification ».

Ces quatre opérations consistent à :

1. observer la variabilité naturelle du pH (acidité) de l’eau à haute fréquence sur une dizaine de bassins de production représentatifs de la filière conchylicole (baies et rias, nurseries, claires ostréicoles et lagunes), en relation avec d’autres paramètres de la chimie des carbonates et l’environnement,

2. analyser les impacts de l’acidification et du réchauffement sur la performance et la qualité des bivalves les plus cultivées en France (huîtres et moules) pendant un cycle de vie complet en situation d’élevage,

3. anticiper les impacts de l’acidification et du réchauffement sur l’économie de la filière conchylicole en intégrant les capacités d’adaptation et la vulnérabilité des écosystèmes, des espèces et des entreprises,

4. remédier aux effets de l’acidification en testant des techniques de végétalisation et d’alcalinisation. Un des objectifs de ce projet est d’analyser les impacts de l’acidification et du réchauffement sur la performance et la qualité des bivalves les plus cultivées en France (huîtres et moules) pendant un cycle de vie complet en situation d’élevage.

Description des expériences

Deux unités expérimentales consistant en conteneurs climatisés de 20 pieds, équipés de 12 bassins de 250 litres en flux ouvert, munis d’un dispositif de contrôle de la température de l’eau, du pH et de la photopériode seront mises en place en été 2021 en Bretagne Nord (écloserie de Porscave du CRCBN) et en Méditerranée (mas ostréicole du CRCM). Des huîtres et des moules y seront maintenues en conditions ambiantes (témoin) et dans des conditions de pH et de température attendues pour 2050, 2075 et 2100 en triplicat pendant 24 mois. Chaque traitement consistera en un offset (+1 à +3 °C et -0,1 à -0,3 unité de pH) par rapport aux conditions ambiantes. Ces conditions seront définies avec précision au cours de la première année du projet, en utilisant différents modèles axés sur la côte atlantique et méditerranéenne française. La première année du projet sera dédiée à la conception des unités expérimentales. Les sites expérimentaux ont été choisis en fonction de contraintes logistiques (espace, accès à de l’eau de mer en quantité et non filtrée, fourniture d’électricité). Le dispositif expérimental sera entièrement nettoyé une fois par semaine, équipé d’un système d’alarme pour détecter tout dysfonctionnement et d’un générateur de courant en cas de coupure. Tous les réservoirs seront vidés à marée basse en Bretagne. Au début de la seconde année, des naissains huîtres (P) seront produits selon une procédure standardisée par le chef de file du projet et transférées dans les unités expérimentales. Les huîtres seront ainsi maintenues en culture pendant 12 à 15 mois jusqu’à atteindre la maturité sexuelle, et suivies en terme croissance, survie, état physiologique (bilans énergétiques), calcification et valeur nutritionnelle (teneurs en protéines, glucides, lipides et acides gras essentiels ). Une fois matures, une partie de ces huîtres sera transférée à l’Ifremer (Argenton) pour produire une descendance (F1) dans les mêmes conditions de température et de pH que pendant l’élevage. Ces individus F1 seront transférés à l’âge de 2-3 mois dans leur unités expérimentales respectives pour y poursuivre leur développement avec les individus P restant et seront suivis de la même manière jusqu’à la fin du projet. Le protocole expérimental sera finalisé au cours de la première année du projet en collaboration avec les conchyliculteurs locaux lors de réunions spécifiques organisées par le chef de file du projet et le partenaire 1. Ce protocole sera modifié pour être également appliqué aux moules dans les mêmes unités expérimentales que les huîtres.

Localisation

Température

Salinité

pH

Oxygène

Chlorophylle a - Fluo

Turbidité

Alcalinité totale

Crassostrea gigas

Ostrea edulis