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SCIENTIFIC
AIMS
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Le
programme de recherche ARGAU basé sur une coopération
entre la France et l’Argentine a, comme but principal, l’étude
de la variabilité sur le long terme de l’océan
Atlantique Sud-Occidental et Austral.
L’hypothèse qui a motivé le
démarrage d’un tel programme (en Janvier 2000) est la suivante
: cette région de l’océan serait celle qui réagirait
le plus rapidement et le plus intensément aux changements climatiques
prédits comme conséquence de l’augmentation croissante
du CO2 atmosphérique (Sarmiento et al. 1998). Pour être en
mesure, dans un futur proche, de documenter les changements prédits
par les modèles océaniques globaux 3D, ARGAU a mis en place
un programme d’observation in-situ avec un suivi à long terme
(une dizaine d’années) sur deux saisons (été-hiver)
des paramètres océaniques, hydrologiques et biogéochimiques
de surface et de subsurface ainsi que de paramètres météorologiques.
La mise en place de ce type de suivi est d’autant plus importante
que cette région de l’océan est une des moins échantillonnées
de l’océan mondial et où les données satellitaires
sont très difficiles à obtenir du fait de l’importante
et quasi-constante couverture nuageuse. De plus, c'est dans cet océan
que les modèles océaniques et atmosphériques sont
les moins bien validés.
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Les objectifs
d’ARGAU pour l’océan
Atlantique sud-ouest et le secteur austral correspondant sont les suivantes
:
-
Estimer
la variabilité spatiale et temporelle (saisonnière,
interannuelle) de la distribution de pCO2 des eaux de surface
-
Déterminer l’importance relative des différents
types de réseaux trophiques et des différentes espèces
phytoplanctoniques, calcaires et non calcaires sur le flux de CO2 échangé avec
l’atmosphère.
- Evaluer
le rôle
des processus dynamiques sur la distribution des différentes
espèces phytoplanctoniques et sur la variabilité des échanges
de CO2
Pour
atteindre ces objectifs une approche pluridisciplinaire avec trois
volets, - chacun à la charge d’un laboratoire différent
- ont été initialement proposés :
i)
un aspect hydrologique (SST, SSS) associé à l’étude
de la variabilité saisonnière et interannuelle des nombreux
fronts hydrologiques, différents et de forte énergie, rencontrés
dans cette région (front polaire, confluence Brésil-Malouines,
passage de Drake, ACC-courant circumpolaire antarctique, Patagonian Shelf)
et le suivi de la variabilité de surface de la région de
formation d’eau profonde de la mer de Weddell. Il est à la
charge du laboratoire argentin : Laboratorio de Oceanica Dinamica (LOD)
du Service d’Hidrografia Naval (SHN). L’importance de cette étude
est liée au fait que les processus dynamiques rencontrés
dans l’océan Atlantique sud et austral, ont un fort impact
sur la circulation de l’océan mondial, ainsi que sur la
productivité marine et le bilan en CO2. L’évaluation
de la variabilité saisonnière (deux saisons : été et
hiver) et interannuelle des processus physiques de surface des zones
de l’Atlantique sud et Austral présentant de forts contrastes
physiques est abordée dans le cadre du projet.
ii)
un volet géochimique
associé au suivi des paramètres
du système de carbonates dans l’océan et de la pression
partielle du CO2 dans l’atmosphère, dont le responsable
est le LBCM de l’IPSL L’importance de cette région
de l’océan vis à vis de l'évolution du CO2
atmosphérique réside dans le fait que, d’une part
l’océan Austral représenterait 45% du puits de carbone
total manquant dans le bilan global (2GtC) et que sa taille augmenterait
régulièrement depuis les dernières décennies
(Louanchi et al 1999) et d’autre part la composante Atlantique
(malgré sa relative faible surface : 12% de la surface totale)
expliquerait 65% (0.47 ± 0.2 GtC/an) de l’ensemble du puits
austral du CO2, alors que le secteur Pacifique, bien que beaucoup plus
grand, n’en représenterait que 9% (0.17 ± 0.22 GtC/an)
et l’Indien 26% (0.23 ± 0.17 GtC/an). L’importance
de la partie atlantique australe pourrait être liée à une
plus forte productivité comparée à celle des autres
régions. Vérifier cette hypothèse de l’influence
de l’activité biologique dans l’explication de l'importance
du puits de cet océan et réduire les incertitudes sur les
bilans de CO2 de cet océan nécessite une documentation
saisonnière et inter annuelle de la variabilité de paramètres
associés au système de carbonates. En effet, les modèles
et les estimations actuelles du bilan de CO2 ont été établis à partir
d’un nombre très faible de données pour la région
atlantique australe, surtout en période hivernale (CDIAC, Carbon
Dioxide Information Analyses Center; Stolle et al. 1999). Selon Sarmiento
(1998) les changements prédits pour les 65 années à venir
les plus intenses auront lieu dans la partie atlantique de l’océan
austral. Ces changements concernent tant la pénétration
du CO2 anthropique que la quantité d’eau profonde formée
chaque année,. Documenter cette variabilité, prédite
par les modèles, et comprendre quels sont les processus responsables
de l'importance du puits atlantique sera notre objectif dans ARGAU.
iii) le volet biologique est axé sur la détermination des
biomasses phytoplanctoniques par classe de tailles et d'espèces,
de leur productivité dans les différentes zones frontales
et non frontales qui sont échantillonnées. Cet objectif
est lié au fait que, d’après les modèles de
processus biogéochimiques, il apparaît que le pompage du
carbone dépend de la structure de la chaîne trophique dominante,
laquelle répond aux différents régimes hydrologiques
de façon hautement complexe (Pondaven et al . 1999, 2000). De
plus le rôle du phytoplancton vis à vis du CO2 atmosphérique
dépend également de la succession des phytoplanctons calcaire
et non calcaire observés dans l’océan (Amat 2001).
Cette région présente un fort contraste spatial de la répartition
de la biomasse phytoplanctonique ainsi que des espèces prédominantes.
La région sud-occidentale de l’Atlantique, entre 35° et
55°S, présente des valeurs de Chlorophylle élevées
en été, associées à un des blooms de coccolithophoridés
(phytoplancton calcaire de petite taille, 5?m) le plus important de l’océan
mondial , mais qui peut jouer un rôle double de source et de puits
vis-à-vis du CO2 atmosphérique. Les régions au sud
du front polaire, comme les zones inter-frontales, sont considérées
comme “ HNLC” (High Nutrient Low Chlorophyll) et présentent
une dominance en diatomés, phytoplancton siliceux de grande taille
et ayant uniquement un rôle de puits pour le CO2. La diversité des
régimes trophiques associés en grande partie à la
présence de divers front hydrologiques et l’existence de
zones avec des populations phytoplanctoniques contrastées permettront
de quantifier et de comparer l’efficacité de chacun de ces
régimes vis-à-vis du CO2. Nous nous attacherons d’une
part à quantifier la biomasse et la production primaire par espèce
de phytoplancton dans les divers régimes trophiques. D’autre
part, le suivi biologique sur le long terme permettra de documenter les
potentielles modifications de la biomasse planctonique en réponse
au changement climatique global.
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Une Plate-Forme adaptée à l’étude de l’Austral
et un accord pour 10 ans
Pour la mise en place d’un suivi à long terme de l’Atlantique
Sud et Austral deux conditions étaient indispensables:
i)
- l’utilisation
d’un bateau basé dans le cône austral de l’Amérique
du Sud, permettant d’effectuer des campagnes durant l’hiver,
d’échantillonner
la région durant l’hiver et d’atteindre la région
couverte par la glac
ii)
la participation d’équipes de
recherche localisées dans l’hémisphère sud
et ayant le savoir-faire nécessaire à l’acquisition
de données
de très
bonne qualité. Les
campagnes ARGAU s’effectuent à bord du Brise Glace
Argentin “ Almirante Irizar ” appartenant à l’instituto
Antartico Argentino, dans le cadre soit de rotations d’été austral
(d’une durée de 3 mois) permettant tant le ravitaillement
des bases militaires que la réalisation d'études scientitiques
; soit de campagnes d’hiver (de seulement trois semaines à un
mois) organisées exclusivement pour le programme ARGAU. L’accord
de principe établi en Mai 1998 entre le LBCM et le IAA (Instituto
Antartico Argentino) a permis au laboratoire français, d’installer à bord
du brise-glace un système de mesure de divers paramètres
météorologiques et océaniques de surface en continu
(similaire à celui installé à bord du Marion Dufresne,
mais simplifié). Cet accord a permis aux chercheurs français
de participer aux campagnes antarctiques à bord du Brise glace
au même titre que leurs homologues argentins. En janvier 2001 un
nouvel accord entre l’Institut Antartique Argentin et l’Université Pierre
et Marie Curie a été signé. Ce nouvel accord prévoit
une utilisation du brise-glace Argentin et d’autres Navires océanographiques
administrés par le IAA et le Servicio de Hidrografia Naval (SHN)
Argentin sur une période de 10 ans (2001-2010). Cet accord prévoit également
:
- l’aménagement des laboratoires à bord du brise-glace
destiné à d’autres expériences scientifiques
conduites en coopération entre les laboratoires français
et argentins
- le
soutien financier par le gouvernement Argentin pour l'utilisation
du brise-glace et la participation des équipes argentines
et françaises.
- l’envoi
du matériel et le transport du personnel scientifique
entre Buenos Aires et le brise-glace sur les avions de la marine
Argentine.
L’apprentissage, par les chercheurs et ingénieurs argentins,
du montage et de l’utilisation de tous les systèmes de mesures
français installés sur le brise-glace s’effectue
grâce d’une part à la présence lors des campagnes à la
mer des chercheurs français à bord du navire, et d’autre
part des séjours de formation en France, dont trois ont été effectués
entre 2000 et 2001 (séjours de longue durée financés
actuellement par le Ministère des Affaires étrangères,
programme ECOS-Sud, P.I. A. Poisson). Cet apprentissage a contribué à un
transfert de savoir-faire de la France vers l’Amérique du
Sud où il n’existait pas de compétences pour les
mesures du système de CO2/carbonates dans l'océan. Lors
des deux premières campagnes ARGAU la présence à bord
d’un ingénieur du LBCM, spécialiste des mesures de
CO2, été indispensable pour le montage, l’entretien
et l’utilisation de l’appareillage appartenant au LBCM installé à bord
du brise-glace; une partie de ces tâches sont maintenant assurées
par des ingénieurs argentins. La formation des scientifiques et
d'ingénieurs argentins permet d’assurer le suivi permanent
et à long terme de l’acquisition de données dans
cette partie de l’hémisphère sud.
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Le
programme ARGAU a été lancé par le
LBCM en 1999 et trois campagnes ont eu lieu :
* ARGAU 0 (Janvier-Avril,
2000),
* ARGAU 1
(Janvier-Mars, 2001)
* ARGAU1i (Août 2001).
Les valeurs
de pCO2 (Nord-Sud) et de fluorescence (indication indirecte
de la biomasse
planctonique)
obtenues en été 2000 et 2001, confirment que
l’océan
Atlantique sud-ouest et austral se comporte dans son ensemble
comme un puits de CO2 pour l’atmosphère. La taille
du puits augmente vers les hautes latitudes et ceci de façon
corrélée à l’augmentation
du signal du fluorimètre. L’intensité du
puits de CO2 mesuré dans la partie antarctique (qui
atteint parfois 200matm de pCO2) est corrélée à une
biomasse phytoplanctonique de type diatomés. Ces premiers
résultats
ont été présentés à deux
congrès internationaux (IAPSO meeting, mar del Plata,
Argentine et 6th CO2 International meeting à Sendai,
Japon en Octobre 2001). Pour ce dernier, les objectifs et quelques
résultats
d’ARGAU
ont été présentés conjointement
avec ceux d’autres
services d’observation de l’IPSL (OISO, RAMCES).
ARGAU,
se base sur une coopération étroite entre un pays
la France et l’Argentine, offre un cadre favorable au démarrage
d’opérations scientifiques internationales et pluridisciplinaires.
Ce projet complete d’autres travaux de recherche menés par
les équipes argentines ou françaises. La problématique
d’ARGAU s'inscrit dans les objectifs de plusieurs programmes développés
par la communauté scientifique argentine, notamment le programme
INIDEP (1993). Ce programme inclut une composante bio-géochimique
qui fournira une partie des données biologiques nécessaires
au programme ARGAU. Enfin, les données obtenues à l’issue
des campagnes ARGAU constitueront le complément austral de la
radiale atlantique nord-sud AMT (Atlantic Meridional Transect, PI : A.
Watson, Angleterre, avec qui nous sommes en contact) qui a commencé à documenter
depuis 2000 le système du CO2 entre l’Angleterre et les îles
Malouines. AMT utilise une stratégie d échantillonage similaire à celle
d’ARGAU ; ainsi les données collectées dans les deux
programmes pourront être utilisées pour comprendre l’évolution
du CO2 à l’échelle de l’océan Atlantique.
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CRUISES INFORMATIONS |
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ARGAU_0
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(20
march-14 may)
year 2000 |
S,O2,Fluo,conductivity,
Tconductivity,PAR,Alk,nutrients,Chla,Chlb,Chlc,pCO2,satCO2 |
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ARGAU_1.1 |
year
2001 jan. - march |
CTD(P,T,S),Fluo,conductivity,
Tconductivity,PAR,nutrients,Chla,Chlb,Chlc,Pheo,pCO2 |
ARGAU_1.2 |
year
2001 august-dec. |
CTD(P,T,S),Fluo,conductivity,
Tconductivity,PAR,nutrients,Chla,Chlb,Chlc,pCO2 |
ARGAU_2 |
(31
jan. - 24 feb.) + (2 - 27 march)
year 2002 |
T,O2,Fluo,Phyto_pigments,Nano_plankton,Chla,Chlb,Chlc |
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