Résumé provisoire
Une double approche théorique et expérimentale a été menée
pour déterminer si un modèle de
croissance du phytoplancton colimitée par la lumière
et le nitrate et validé à partir d’observations à l’équilibre
demeure capable de fournir des simulations cohérentes lorsque
celui-ci est confronté à des forçages fluctuants
destinés à imiter la variabilité des conditions
de croissance rencontrées en milieu marin.
La
démarche expérimentale repose sur des cultures en
chémostats réalisées sur Thalassiosira weissflogii
au travers d’un dispositif automatisé permettant de
réaliser
des mesures à haute fréquence et capable de moduler
les apports de lumière et de substrat au cours du temps.
Après
avoir obtenu à partir de cultures à l’équilibre,
les
paramètres nécessaires à l’identification
et la validation du modèle, des expériences sous différents
régimes
lumineux fluctuants sont réalisées. Ces expériences
mettent en avant les fluctuations cycliques des descripteurs
de la population vis à vis de l’évolution des apports
lumineux. D’autres propriétés sont également
mises en é
vidence au travers d’une expérience où l’évolution
lagrangienne de cellules dans une couche de mélange
profonde est simulée. Dans ces conditions, le nitrate devient
non limitant et il apparaît alors que l’absorption du
nitrate est fortement dépendante et de façon complexe
vis à vis de la lumière. L’évolution de
la population
semble également suggérer l’éventualité d’une
horloge biologique dans le contrôle de la division cellulaire.
L’approche théorique est parallèle à la
démarche expérimentale en confrontant le modèle
aux données
pour chaque expérience. Pour chaque expérience, des hypothèses
sont avancées pour améliorer son
comportement. Celui-ci est généralement cohérent
d’un point de vue qualitatif. Hormis le cas où le modèle
serait
soumis à un régime lumineux cyclique simple et où les
résultats sont sous-estimés, le modèle est également
cohérent d’un point de vue quantitatif notamment en situation
de mouvements au sein d’une colonne d’eau. La
complexité du modèle est également discutée
et ses résultats sont comparés pour les différentes
expériences avec
des modèles basés sur des formulations de type loi du
minimum et multiplicative.
La
double approche théorique et expérimentale tend à prouver
que ce modèle constitue un compromis
valable entre la recherche d’une formulation simple et la volonté d’obtenir
des sorties réalistes. Elle constitue également
un ensemble cohérent pour l’étude fine
de processus biologiques et le développement théorique
de
modèles sur la base d’expériences sous des conditions
plus réalistes.
Mots
clés :
Chémostat, modélisation, Thalassiosira weissflogii, validation,
photoadaptation,
absorption, division cellulaire.