APPEL
d'OFFRE 2003
Programme " PROcessus biogéochimiques
dans l'Océan et Flux"
(Proof)
APPEL D'OFFRES 2003
Vous trouverez ci-dessous l'appel d'offres 2003 pour le programme "PROcessus
biogéochimiques dans l'Océan et Flux" ainsi que les formulaires
correspondants : |
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- Texte de l'appel d'offres PROOF (format RTF)
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Formulaire détaillé (format RTF)
- Formulaire abrégé (format RTF)
- Annexe 1 : demande de campagne hauturière
(format RTF)
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DATE LIMITE D'ENVOI DES PROJETS
15 octobre 2002
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I Cadre général
Au cours de la dernière décennie,
le programme JGOFS nous a permis de comprendre que la variabilité
du forçage physique océanique à toutes les échelles influence de manière
significative la structure des écosystèmes et les cycles biogéochimiques.
Le programme Proof développera ces recherches en les inscrivant de
manière plus explicite dans le contexte du changement de climat planétaire
et de ses répercussions sur le milieu naturel.
Cinq contraintes physiques ou chimiques
majeures résultant du changement du climat planétaire et des perturbations
de nature anthropique sont identifiées :
- l'augmentation des rejets d'origine anthropique
- l'augmentation de la température
- les modifications de la circulation océanique
- les modifications des dépôt éoliens d'origine désertique
- l’augmentation des radiations UV à la surface
de l’océan
Le programme Proof encourage donc
l’émergence de projets visant, d'une part à étudier, quantifier
et éventuellement prédire l'influence de ces forçages sur la réponse
biologique et biogéochimique de l’océan et, d'autre part, à
identifier, quantifier et éventuellement prédire les mécanismes de
rétroaction du système océanique sur le climat.
Néanmoins, pour comprendre et éventuellement
pronostiquer ces effets, il demeure essentiel de continuer à documenter
et à inventorier les effets de la variabilité dite naturelle ou encore
d'identifier et de comprendre les processus responsables de la stabilité
des écosystèmes. Ces études devront être menées non seulement au niveau
saisonnier mais aussi et surtout au niveau inter-annuel et décennal.
Dans ce contexte, les services d’observation ainsi que les bases
de données internationales (de terrain, satellitales) devront être
considérés comme des supports essentiels à ces recherches.
II Les thèmes de recherche
THEME 1: Interactions entre changements climatiques
et cycles biogéochimiques marins via l'interface océan / atmosphère
L'évolution admise du climat global
a accru notre besoin de comprendre d'une part, comment ces changements
influencent les processus physiques et biogéochimiques dans le système
couplé océan-atmosphère, et d'autre part, comment ce système couplé
rétroagit sur le climat. Dans ce thème, il est attendu qu'océanographes
et atmosphériciens ayant, notamment, une expertise sur les gaz "climatiquement
actifs", les aérosols, le transfert radiatif et la photochimie,
joignent leurs efforts pour améliorer notre compréhension des processus
responsables des sources et puits de ces gaz dans l'océan superficiel,
leur échange au travers de l'interface air- mer ainsi que leur influence
sur la chimie de l'atmosphère. Ces objectifs sont pour une grande
partie ceux affichés par le programme international SOLAS (Surface
Ocean Lower Atmopshere Study) et la communauté française devrait s'engager
sur quatre objectifs prioritaires.
- les flux de CO2 à l'interface
air-mer. Le programme encourage les approches pluridisciplinaires
et "pluri-outils" (voir section II) visant à étudier la
variabilité des flux ainsi que les causes essentielles, physiques
et biologiques.
- les effets des dépôts d'origine désertique
sur l'océan superficiel. Ces études incluront celles relatives
à la variabilité du transport et des dépôts d'origine désertiques,
à la fixation de CO2 et d'azote atmosphérique, à l'altération
de la composition des communautés planctoniques, et aux conséquences
sur l'exportation de carbone en profondeur et sur la production
de bio-gaz.
- le cycle des gaz à impact climatique.
Les études viseront à mieux comprendre et quantifier les processus
biologiques et abiotiques contrôlant la production et les concentrations
marines de ces gaz (en particulier le DMS) ainsi que les facteurs
chimiques et physiques modulant les flux de ces gaz vers l'atmosphère.
- l'impact des radiations UV sur l'océan superficiel.
Les études relatives aux effets directs et indirects des radiations
UV sur les cycles biogéochimique des bio-gaz, la photo-oxydation
du DOC en CO2 et l'altération des communautés vivantes
sont encouragées.
THEME 2 : Les effets respectifs du
changement climatique et de la variabilité naturelle sur la structure
fonctionnelle des écosystèmes marins et sur les cycles biogéochimiques.
Afin d'aborder les études de rétroaction
des cycles biogéochimiques océaniques sur le climat, un préalable
est de comprendre la manière dont les communautés vivantes dans l'océan
vont "intégrer" les modifications de l'environnement et,
en retour, contribuer à la modification des cycles. Dans ce thème,
il est attendu un regroupement des communautés de biologistes, chimistes
et physiciens qui ambitionnent de comprendre et de quantifier la réponse
des organismes vivants et des cycles biogéochimiques à la variabilité
du forçage physique et chimique. Dans ce cadre, Proof souhaite voir
l'émergence d'études dans quatre domaines:
- la biodiversité (taxonomie et composition
des communautés auto- et hétérotrophes) et la diversité et l'efficacité
des fonctions biologiques : (production primaire, biocalcification,
diazotrophie, biominéralisation, production de biogaz).
- les facteurs contrôlant la fertilité océanique.
Les études s'attacheront à comprendre et à quantifier la manière
dont les sels nutritifs et les métaux agissent sur la production
primaire en favorisant ou en inhibant le métabolisme de certains
groupes fonctionnels du phytoplancton.
- le domaine du "non-vivant"
avec des études sur les variables (par exemple les bio-détritus,
les colloïdes, le carbone organique dissous) et les processus (transferts
entre les phases dissoute et particulaire ou entre les phases organique
et minérale, taux de mortalité des communautés auto- et hétérotrophes)
dont la connaissance est essentielle pour comprendre et modéliser
les flux d'exportation de matière et les taux de reminéralisation.
- la représentation des interactions trophiques.
La compréhension des mécanismes, physiques chimiques et biologiques,
présidant à l'établissement, au maintien ou au remplacement d'un
type de réseau trophique devra être abordée en même temps que les
répercussions éventuelles sur les ressources vivantes exploitables.
Différences - synergies attendues entre les thèmes
1 & 2
Les thèmes 1 et 2 ne sont pas indépendants
: les réponses des écosystèmes aux changements climatiques peuvent
influencer les échanges de gaz à effet de serre. Il s'ensuit que le
comité scientifique souhaite que les recherches sur les deux thèmes
soient, dans la mesure du possible, menées sur les mêmes chantiers
(voir section III.2).
THEME 3 : Les "proxies" paléo
oceanographiques dans l'océan actuel
L'objectif de cette thématique est
de favoriser les synergies entre, la communauté scientifique intéressée
par les cycles biogéochimiques dans l'océan actuel et la communauté
intéressée par la reconstruction de l'évolution passée de l'océan,
en particulier de la paléo-productivité. Ce thème fait appel au concept
de "proxies", c'est-à-dire d'indicateurs (biologiques, géochimiques
et sédimentaires) permettant de quantifier (empiriquement) les paramètres
climatiques et environnementaux utilisés pour les reconstitutions
paléo-climatiques. Il faut dégager ces relations empiriques dans l'océan
actuel pour les extrapoler ensuite à l'analyse des carottes sédimentaires.
Dans ce contexte, Proof encourage la soumission de projets de deux
types :
- la calibration des indicateurs.
Il existe une palette variée de "proxies" caractérisant
ou décrivant des processus océaniques clés tels que l'utilisation
des sels nutritifs, la production exportée (quantité et qualité).
Néanmoins, leur interprétation souffre encore d'incertitudes majeures;
en particulier, ils ne prennent pas en compte la variabilité saisonnière
et annuelle des systèmes. Les limites d'applicabilité de ces indicateurs
doivent donc être rigoureusement testées et évaluées en étudiant
notamment les conditions de leur formation et de leur transformation
dans l'océan superficiel, dans la colonne d'eau et à la surface
des sédiments.
- l'identification de nouveaux "proxies".
Il existe d'autres processus océaniques qui font actuellement l'objet
d'études approfondies dans l'océan moderne (cf. thèmes 1 et 2) mais
pour lesquels il n'existe pas de "proxies". Il en est
ainsi des apports atmosphériques de fer, de la fixation d'azote
atmosphérique ou de la modification des communautés phytoplanctoniques.
De nouveaux indicateurs doivent donc être développés pour permettre
l'étude de ces processus. En particulier, les modifications du compartiment
biologique pourraient être identifiées en utilisant les biomarqueurs
et les outils de la génétique moléculaire (interaction avec le thème
2).
Ces recherches aboutiront seulement
en étudiant la relation entre "proxies" et processus cibles
dans l'océan actuel. Il est donc nécessaire que les observations de
terrain permettent l'identification et la calibration de nouveaux
indicateurs (voir également III.2).
III Les outils, les méthodes
Proof identifie cinq outils essentiels
aux recherches pluridisciplinaires en biogéochimie marine. Pour l’utilisation
de chaque "outil", le comité scientifique émet les recommandations
suivantes.
III.1 L'expérimentation de laboratoire / mésocosmes
L'objectif premier de ces recherches
est de comprendre certains processus biogéochimiques clé dans le cadre
d'un forçage maîtrisé. Dans un deuxième temps, l'objectif sera de
transférer les résultats ou les approches au milieu océanique. Il
est donc important de prendre en compte, dès la conception des expériences,
les problèmes de transfert d'échelle.
III.2 L'observation de terrain, les chantiers
- Proof a identifié quatre zones chantiers prioritaires
sur lesquelles il est souhaité que la majorité des programmes à
la mer se concentrent :
- La Méditerranée,
- L'océan austral,
- L'Atlantique Nord-Est / Golfe de Gascogne,
- L'océan tropical
- Dans le cadre des observations de terrain, Proof
n’impose pas de paramètres de base à mesurer. Toutefois, la
constitution de bases de données requiert souvent des mesures "systématiques"
qui ne sont pas forcément utiles à un projet ciblé. Au cas par cas,
le comité scientifique pourra demander aux responsables de projet
d’acquérir certaines mesures. Dans ce cas, le Comité scientifique
s'engage à trouver les accompagnements nécessaires à la réalisation
de ces dernières.
- Les observations non-intrusives des processus biogéochimiques
(par exemple à l’aide de la biologie moléculaire, de la chimie
des isotopes naturels, ou de l’optique in situ) doivent
continuer à être développées.
III.3 Les données satellitales
Dans le domaine de l’observation
satellitale, seront particulièrement encouragés les travaux visant
à :
- combiner les données de différents satellites " couleur
de l’eau " pour assurer des archives continues à
partir desquelles les variabilités naturelles et anthropiques pourront
être extraites ;
- extraire de nouveaux produits géophysiques et biogéochimiques pouvant
être assimilés dans des modélisations régionales ou globales ;
- combiner les données de différents satellites (couleur
de la mer, température, altimétrie) permettant des descriptions
de la variabilité et des études du couplage physique-biologie à
moyenne échelle ;
- piloter les observations de terrain.
On veillera en particulier à ce que
les travaux sur les données satellitales soient développés en étroite
liaison avec les utilisateurs des produits qui pourraient en être
dérivés.
III.4 Les bases de données
- Le programme Proof considère comme essentiel
que la communauté française s'engage dans la synthèse sur des thèmes
relatif au cycle du carbone et des éléments associés. Dans ce
cadre, le Comité scientifique encourage très fortement la soumission
de projets utilisant les bases de données (internationales) existantes,
en particulier, celles collectées durant la décennie JGOFS.
- La constitution de base de données accessible à
la communauté est une nécessité pour chaque projet. C'est pourquoi,
dans la sélection des projets, le Comité scientifique attachera
une importance particulière à la stratégie de mise à disposition
des données. Il adaptera les financements en cas de dysfonctionnement.
III.5 La modélisation
Dans le domaine de la modélisation,
le Comité scientifique sera particulièrement attentif aux travaux
visant à développer :
- la modélisation couplée physique-biologie en considérant
explicitement le transfert d'échelles entre la mesoéchelle et le
bassin océanique. En particulier, sont encouragés les développements
s'appuyant sur le projet Pomme, dont la phase expérimentale est
achevée.
- grâce à l'aide de mathématiciens et de théoriciens,
des outils de modélisation permettant, d'une part de mieux rendre
compte de la non-linéarité des phénomènes biogéochimiques et biologiques
et, d'autre part, de contourner le problème du sous-échantillonnage
"chronique" des variables et processus servant de paramètres
d'entrée ou de validation aux modèles.
- la modélisation des transferts entre dissous et
particulaire, entre organique et minéral et entre colonne d'eau
et sédiment.
III.6 Développements des approches "pluri-outils"
Proof souhaite recevoir des projets
tirant parti de l'utilisation couplée de différents outils. En particulier,
sont encouragés les projets mettant en œuvre un système intégré
modèles-observations qui développe des méthodes d'inversion et d'assimilation
de données (en particulier satellitales) adaptées à l'estimation des
paramètres dans les modèles.
Remarque: Le Comité
scientifique soutiendra des projets sur le développement et l’amélioration
des outils (dans un des cinq domaines exposés ci-dessus). Ces projets
méthodologiques doivent néanmoins déboucher sur des propositions scientifiques
à part entière.
IV Le fonctionnement du Programme
IV.1 Réponse à l'appel d'offre
Procédures de soumission
- Afin d'élargir l'évaluation des projets aux scientifiques
non francophones, la soumission de propositions en anglais est encouragée.
La soumission de projets en français reste néanmoins possible (voir
formulaires).
- Le programme soutiendra en priorité des propositions
coordonnées réunissant plusieurs équipes avec des compétences complémentaires.
Cependant, environ 1/5 du budget total pourra être consacré au soutien
de propositions plus individuelles présentant un caractère particulièrement
novateur.
- Les projets à caractères exclusivement méthodologiques
devront être clairement identifiés.
- Pour les projets comportant une campagne hauturière
associée, le programme PROOF a mis en place cette année une procédure
pilote visant, à terme, à avoir un formulaire commun INSU-E –
Navires hauturiers. Dès cette année, cette procédure requiert de
remplir l’annexe 1 (campagnes hauturières). Pour les campagnes
utilisant les navires de façade, l'harmonisation se fera ultérieurement
(début février) par la mise en place d'un formulaire INSU-E –
Navires côtiers.
- Pour permettre l’évaluation
financière du projet, un échéancier pluri-annuel et la justification
détaillée (e.g. coût unitaire de l’analyse et nombre d’analyses
prévues, coût total par poste) des dépenses envisagées seront demandés.
Pour les projets
comportant une campagne hauturière, les frais d'acheminement du
personnel et d'expédition du matériel devront être chiffrés et clairement
identifiés par rapport au budget de fonctionnement de la campagne.
Evaluations
- Une liste de cinq arbitres potentiels, dont trois
étrangers, sera produite à l'appui de la demande Les projets seront
évalués par un membre du Comité scientifique et un rapporteur extérieur..
- L'évaluation approfondie (fiche
détaillée et fiche abrégée) des projets pluri-annuels se fera les
années suivantes, N étant l'année de soumission :
- à N+2 pour les projets sur deux
ans,
- à N+2 et N+3 pour les projets
sur trois ans,
- à N+2 et N+4 pour les projets
sur quatre ans.
- L'année où il n'y aura pas d'évaluation approfondie,
seule une fiche abrégée sera demandée. Cette fiche permettra également
au proposant d'apporter des compléments d'information en réponse
aux recommandations du comité scientifique.
IV.2 Interaction avec les autres programmes
Le thème 1 doit permettre la mise
en place d'interactions fortes avec les programmes PNTS, PNCA, PNEDC
et Patom.
Le thème 2 doit également permettre
des échanges avec les communautés Pnec et Patom.
Le thème 3 permettra les échanges
avec le Pnec et le PNEDC.
- Le thème 1 doit permettre l'émergence d'une communauté
se structurant, à terme, au sein d'une composante Solas-France.
- Le thème 2 doit, de la même manière, favoriser
l'émergence d'un groupe pouvant contribuer aux futurs programmes
post-JGOFS notamment ceux accordant une importance plus marquée
aux études à l'interface de l'écologie et des cycles biogéochimiques,
y compris le programme Globec.
- Le thème 3 pourra devenir la composante française
de Paleo Jgofs Task Team (PJTT).
- Les projets relevant de la synthèse et de l'utilisation
des bases de données entrent dans le cadre de l'effort international
de synthèse accompagné par Jgofs.
IV.4 La communication du programme Proof
- Un site Web Proof sera ouvert à l'automne
2002. Il constituera une "porte d'entrée" pour
chacun des projets financés par Proof qui disposeront chacun de
pages Web.
- Dès l'acceptation de leur projets, les responsables
fourniront un résumé de trois pages présentant leur projet :
- les objectifs scientifiques,
- les outils utilisés,
- les participants au projet, leur fonction et leur
coordonnées.
- Chaque année, en plus des documents nécessaire
à l'évaluation, les responsables de projets fourniront de une à
trois pages illustrant l'évolution des recherches de l'année écoulée.
Une page indiquant les publications devra être régulièrement réactualisée.
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La date limite de réponse est fixée
au 15 octobre 2002 délai de rigueur. Aucun projet soumis après cette
date ne sera examiné.
Les formulaires sont disponibles sur
le serveur de l'INSU (www.insu.cnrs-dir.fr) dans la rubrique Récapitulatif
des Appels d'offres.
La fiche détaillée et/ou la fiche
abrégée devront être adressées sous format RTF à l'adresse électronique
suivante:
martine.revillon@cnrs-dir.fr, en document
attaché.
Le document attaché doit être nommé
avec les informations minimum suivantes:
PROOF_nom du demandeur.
Un dossier papier comprenant obligatoirement
l'avis du responsable de la formation doit être adressé, par courrier
à:
Martine Révillon
Institut National des Sciences de
l'Univers
3, rue Michel Ange
BP 287-16
75766 Paris cedex 16.